L'écrit du coeur : Pensées mensuelles pour esprits rebelles, n°6
À propos de choix, de rêves, de ce qu'on doit laisser derrière pour faire de place à demain.
Salut,
J'ai toujours rêvé d'avoir plusieurs vies. Enfant déjà, je me disais que ce serait trop chouette d'en avoir une pour être bon·ne élève, une pour être celle.celui qui fait rire, une vie à parcourir le monde, une à ne faire que lire, une dans laquelle je serai sportif·ve, une dans laquelle je serais maman. Parce que, si ce n'était qu'une au milieu de plusieurs, les joies seraient plus intenses et les renoncements moins amers. Une encore pour finir Sciences po et devenir journaliste, une pour faire de l'humanitaire. Parce que c'était ça, globalement, mes rêves d'enfant : écrire, voyager et aider les gens. Avec ces vies en plus dans lesquelles j'aurais voulu être drôle et séduire, avoir plein d'ami·es et faire la fête, juste pour voir ce que ça fait d'être normal·e.
Aujourd'hui j'écris et à mon tout petit niveau je crois que j'aide les gens, un peu. Même si ça n'a pas du tout pris la forme à laquelle j'avais pensé, on peut dire que j'ai réussi. Je ne rêvais pas de randonnées, pourtant aujourd'hui c'est ce qui me manque le plus. Je rêvais déjà d'oubli de soi, sûrement, d'être pleinement soi dans un monde qui nous considère bizarre, et pour ça quoi de mieux qu'oublier son corps dans l'effort, au milieu de nulle part?
Souvent on me dit “j'ai l'impression que tu as eu mille vies” - je crois surtout que je n'ai jamais fait que me chercher. Bac S, Sciences Po, CAP boulanger, pizzaiolo/pâtissier/commis de cuisine option rando, doula, formation yin yoga... Et tout récemment, CAP petite enfance. Avec toujours, dans un coin de la tête, l'idée de prendre un taf random pour arrêter d'y penser, et me consacrer à la rando dans les Pyrénées. Avec toujours, dans un coin de la tête, tout ce à quoi il faut et il a fallu renoncer.
Je suis très enclin à la nostalgie et très mauvais pour faire des choix, je crois. J'en ai fait beaucoup, de manière très rapide et radicale, à une période de ma vie. C'était de la survie. À force de n'en faire aucun, la vie choisissait pour moi. Je ne sais pas vivre sans exister vraiment, alors j'ai fait des choix. J'ai foncé en regardant devant, j'ai dit “tant pis, on s'en fout”, et c'était vrai quelque part puis l'enjeu à ce moment là c'était vivre. Juste rester vivant.
Maintenant je suis vivant. Je suis maman aussi. Je ne me suis toujours pas trouvé et mes choix n'ont plus que moi comme conséquence. Je vais avoir 30 ans, et je ne sais pas si j'aspire toujours à vivre intensément, ou juste à l'apaisement. Me trouver, ou continuer de me chercher?
Noa. C'est mon prénom, celui que j'ai choisi. Ça veut dire ‘la paix’. Enfant, je n'aurai pas choisi celui-là. Je l'aurais trouvé joli, sûrement, mais chiant. La paix. Qu'est-ce qu'on s'en fout de la paix quand on a l'avenir devant soi? Aujourd'hui j'ai 30 ans. Un enfant, 15 ans de TCA et plusieurs relations toxiques derrière moi. Je crois que la paix, c'est pas mal, finalement.
Ces derniers mois, malgré toutes ces envies, je crois que j'ai compris qu'on ne peut pas être partout - au risque d'être nulle part. Puisqu'on a qu'une seule vie (chaque jour cette pensée m'obsède, qu'une seule, qu'une seule vie - la mélodie c’est cadeau), et que notre énergie n'est pas infinie, il faut choisir où est-ce qu'on l'investit.
Le 13 mai à 20h30 aura donc lieu le dernier atelier visio “L'écrit du coeur” (sur le thème : Le bruit du silence ; il reste 2 places), sous la forme que vous avez connu jusqu'ici. Désormais, pour les personnes qui souhaitent continuer les ateliers, tout passera par Tipeee (par abonnement, ou à l'unité). Les ressources (extraits de textes, podcast, newsletter…) et propositions d’écriture seront envoyées par mail (format texte) et WhatsApp (format audio), aux alentours du 10 de chaque mois. Vous pourrez écrire quand vous le souhaitez. Pour celleux qui ont envie de partager leur textes et d'entendre ceux des autres, il y aura un groupe WhatsApp dédié, ainsi que deux visios chaque mois pour échanger (je ferai un sondage pour choisir les dates qui conviennent au plus de monde). Et tout ça - écriture, partage, visio - partir de 5€... C'est pas beau?
Cela me permettra de me concentrer davantage sur Entre nous, les groupes de soutiens entre mamans, avec des ateliers d'écriture dédiés à la parentalité. J'aime cette dynamique de groupe, les relations qui se créent, les “Je sais que vous êtes là”, tout ça sur 6 mois ! Je ré-ouvre les inscriptions pour un nouveau groupe en juin, j'en reparlerai sur Insta, mais d'ici là, n'hésite pas à me demander plus d'infos.
Ce texte, écrit par Evane en atelier (si tu me lis, merci!), a été en grande partie à l’origine de mes réflexions sur ce sujet. Peut-être qu’il fera 🤯 chez toi aussi :
Si tu le souhaites, tu peux reprendre ses mots pour écrire un texte sur ce que tout ça t’inspire - je te lirai avec plaisir ! Tu pourrais commencer ou finir par “Enfin oser, j’veux pas de regrets”, ou à l’inverse “Ne plus rien viser, vivre pour ce qui est”.
Je te souhaite une belle journée, remplie de projets mais pas trop, de rêves atteignables, de douceur et de jolis mots.
Noa.
PS : La nouvelle photo qui sert d’icône à cette newsletter a été réalisée par la très talentueuse Gabrielle : @Terramna . N’hésite pas à aller soutenir son travail, et, si tu es entrepreneur.se, à faire appel à elle, je la recommande 1000 fois.